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Les ballonnements touchent de nombreuses femmes. Ils peuvent aller d'un léger inconfort à une gêne importante. Dans notre épisode de podcast numéro 20, Amandine De Paepe et le Prof. Dr. Danny De Looze explorent en profondeur les causes et les solutions de ce problème courant.
Ils discutent de la façon dont des facteurs comme l'alimentation, la procrastination et la déglutition d'air contribuent aux ballonnements. De plus, le Prof. Dr. De Looze fournit des informations scientifiquement fondées et des conseils pratiques pour soulager ces troubles. Une expérience d'écoute essentielle pour les femmes qui cherchent à améliorer et comprendre leur santé intestinale.
Le Prof. Dr. Danny De Looze est spécialiste gastro-entérologue à l'UZ Gent et a été le premier à introduire la transplantation fécale en Flandre. Il a acquis une notoriété nationale grâce à sa participation à 'Topdokters' (2014) et son best-seller 'Lactose, gluten en co' (2019), qui a touché plus de 8 000 lecteurs. En tant que professeur passionné à l'UGent, il partage son expertise avec la prochaine génération de médecins. En 2025, vous pouvez vous rendre dans les centres culturels pour son spectacle 'Van mond tot kont' (De la bouche au derrière), où tous les tabous volent en éclats.
Selon le Prof. Dr. De Looze, beaucoup de consultations dans son cabinet seraient inutiles si les gens avaient plus de connaissances de base sur le système gastro-intestinal. Amandine ajoute que la digestion commence déjà dans la bouche par l'action de l'amylase, entre autres. Pourtant, la véritable digestion ne se déroule que beaucoup plus bas, à savoir dans notre intestin grêle. Cependant, ce qui se passe entre la bouche et l'intestin grêle est également d'une importance cruciale. Que se passe-t-il par exemple dans l'estomac ?
Notre estomac peut être comparé à une machine à pétrir la pâte ou à un mixeur, explique le Prof. Dr. De Looze. La nourriture dans notre estomac tourne, se retourne et bouge. Elle est vigoureusement pétrie jusqu'à former une bouillie avec de petits morceaux qui peuvent ensuite poursuivre leur voyage. Amandine fait référence à la fonction de l'acide gastrique et demande pourquoi les inhibiteurs d'acidité gastrique sont si souvent prescrits, alors que cet acide est justement très important. Le Prof. Dr De Looze explique que l'acide gastrique permet de mieux décomposer les produits alimentaires, mais qu'il n'a pas vraiment une fonction digestive au sens pur du terme. Il reconnaît cependant que les inhibiteurs d'acidité gastrique peuvent être très utiles chez les personnes souffrant de reflux, mais qu'ils sont malheureusement prescrits beaucoup trop rapidement en médecine générale.
Après l'estomac, la nourriture arrive dans l'intestin grêle. Là, elle est pour ainsi dire arrosée d'une petite sauce d'enzymes, provenant du pancréas. Ces enzymes, comparables à de petits ciseaux, sont capables de digérer la nourriture. Ainsi, l'amylase est responsable de la décomposition des variantes d'amidon comme le pain, les pommes de terre et le riz. L'enzyme découpe l'amidon en glucose ou sucre. Ce sucre est ensuite absorbé par les cellules intestinales de notre intestin grêle long de quatre mètres. Les protéines sont quant à elles décomposées en acides aminés et les graisses en acides gras. Pour pouvoir absorber ces derniers, des sels biliaires sont nécessaires, provenant du foie.
De l'intestin grêle, nous arrivons dans le gros intestin. Là, la fermentation produit les redoutables flatulences. Cette fermentation dépend de ce que nous avons mangé. Aussi, tout ce qui n'a pas été digéré dans l'intestin grêle se retrouve dans le gros intestin. Là, il est fermenté par la flore bactérienne, également appelée microbiote ou microbiome.
L'odeur de nos pets est déterminée par ce qui est fermenté. Ainsi, la fermentation des glucides, des fibres et des céréales complètes, par exemple, provoquera la libération de CO2, de méthane et d'hydrogène. Ceci est inodore, de sorte que personne ne souffre de l'échappement de ces gaz.
Cela devient moins agréable lorsque les protéines, que l'on trouve notamment dans la viande et le fromage, commencent à fermenter. Nous parlons ici d'un processus de putréfaction. Le gaz qui s'en dégage pue bel et bien, à cause des composés soufrés et azotés. Le gaz le plus connu est le sulfure d'hydrogène ou H2S, qui est reconnu pour l'odeur typique d'œufs pourris.
Normalement, ces protéines se digèrent simplement et aucun gaz malodorant excessif n'est libéré. Cependant, lorsque vous consommez trop de protéines d'un coup, cette digestion peut devenir problématique. La capacité des enzymes ne peut alors pas faire face à la quantité. Pensez à une soirée avec une délicieuse côte de boeuf, un plateau de fromages ou un barbecue où beaucoup de viande est consommée en peu de temps. Le Prof. Dr. De Looze explique que la consommation de protéines devrait plutôt être étalée ou maintenue dans certaines limites.
Une première cause d'une sensation de ballonnement est naturellement la constipation. Lorsque le transit intestinal ne se déroule pas correctement, le ventre peut se ballonner. Souvent, les gens pensent que lorsqu'ils ne sont pas allés aux toilettes pendant trois jours, leur ventre ballonné est rempli de selles. En réalité, il ne s'agit que de 300 à 500 grammes de selles. La sensation n'est donc pas causée par une masse de selles, mais par l'air dans les intestins. Ce gaz est produit par les bactéries dans les selles, qui restent plus longtemps que souhaité dans votre corps.
Il est question d'une cause importante de constipation : le comportement de report. Cela commence souvent déjà sur les bancs d'école, où les enfants et les jeunes ne peuvent pas aller tranquillement aux toilettes et attendent souvent le soir pour la grosse commission.
Nous arrivons alors à une question que nous recevons énormément souvent dans la pratique d'Insentials : "Quelle est la cause de ma sensation de ballonnement" ? Selon le Prof. Dr. De Looze, poser les bonnes questions au patient peut rapidement donner une idée de la cause.
Une première cause est une production excessive de gaz par fermentation dans l'intestin. Nous arrivons alors au paradoxe des fibres. Car bien qu'une alimentation saine contienne beaucoup de fibres qui nourrissent le microbiome intestinal, ce sont justement ces fibres qui sont en grande partie responsables de la formation de gaz. Les fibres ne sont en effet pas digérées par l'intestin grêle. Elles arrivent dans le gros intestin, où elles sont fermentées par notre flore intestinale. Et comme nous le savons maintenant, c'est précisément cette fermentation qui provoque les flatulences.
Manger plus de fibres est donc sain, mais provoque chez beaucoup de personnes un excès de gaz et donc une sensation de ballonnement ou bloating.
Il est alors important de poser des questions approfondies pour savoir quels aliments causent des problèmes. Ainsi, on sait que les légumineuses comme les pois chiches et les lentilles provoquent plus de fermentation. Les poires, les pommes, le jus de pomme, les céréales complètes, l'oignon et l'ail sont également des exemples d'aliments producteurs de gaz.
Beaucoup de patients voient dans l'alimentation sans gluten la solution et ont alors moins de troubles. Mais cela a plus à voir avec le fait qu'ils mangent moins de céréales complètes qu'avec la suppression du gluten. Ils consomment alors moins de ce qu'on appelle les FODMAPS. Cela signifie Oligosaccharides Fermentescibles (fructanes et galactanes), Disaccharides (lactose), Monosaccharides (fructose) And Polyols (alcool de sucre comme le sorbitol). Ces FODMAPS, auxquels appartiennent les aliments mentionnés ci-dessus, sont souvent la cause des troubles chez les personnes.
Le Prof. Dr. De Looze mentionne qu'un groupe important de patients souffrant de troubles sont les soi-disant "avaleurs d'air". On parle de déglutition d'air ou aérophagie lorsque les personnes avalent inconsciemment trop d'air. **Ces patients doivent aussi souvent éructer fréquemment. S'ils ne le font pas, l'air doit sortir par un autre chemin : en émettant des flatulences.
Pour de tels patients, il n'y a que des conseils comme : ne pas boire de boissons gazeuses, ne pas parler en mangeant, manger lentement et bien mâcher, pas de chewing-gum, etc.
Enfin, il y a des patients chez qui les conseils ci-dessus n'apportent aucun soulagement. Chez de telles personnes, le Prof. Dr. De Looze et ses collègues constatent souvent qu'il n'y a pas plus d'air dans les intestins que chez d'autres personnes. Le problème est que l'air n'est pas maintenu à sa place. Cela peut être lié à la paroi intestinale ou aux muscles abdominaux. Ainsi, il y a des patients qui détendent soudainement et arbitrairement leurs muscles abdominaux et poussent leur diaphragme vers le bas par leur respiration, ce qui résulte en un "gros ventre".
C'est pourquoi le Prof. Dr. Danny De Looze travaille depuis l'année dernière également avec un cabinet de kinésithérapeutes. Ils peuvent aider ces patients avec une respiration diaphragmatique, ce qui peut avoir une influence sur ce qui se passe dans nos intestins.
Amandine demande encore l'influence de la paroi intestinale. Le Prof. Dr. Danny De Looze explique que les personnes avec le Syndrome de l'Intestin Irritable ont toutes une hypersensibilité. Elles ressentent plus rapidement des douleurs abdominales que les personnes sans le syndrome. Il y a aussi souvent une réaction inflammatoire de la paroi intestinale. Ceci est aussi parfois désigné sous le nom de "Leaky gut" (intestin perméable). Pour aider cette paroi intestinale à se rétablir, des compléments comme la glutamine peuvent aider.
Le Prof. Dr. De Looze a mentionné que tout commence par un transit intestinal sain. "Mais qu'est-ce que c'est, un transit intestinal sain ?", demande Jona. À cela, le Prof. Dr. De Looze fait référence au célèbre Bristol Stool Chart avec 7 types de selles, dont les types 3 et 4 sont considérés comme normaux. Il parle aussi de la couleur des selles.
Conseil : lisez notre blog sur la couleur des selles
L'auteure de best-sellers et nutritionniste Amandine de Paepe, fondatrice d'Insentials, a bénéficié d'une formation universitaire approfondie. Elle a notamment étudié les sciences biomédicales, la nutrition et a obtenu un master européen en sciences de la nutrition dans les universités de Wageningen (Pays-Bas), Cork (Irlande), Lund (Suède) et Paris (France).
Jona, Rédactrice et Coordinatrice d'événements chez Insentials, a autrefois obtenu son diplôme de Master en Psychologie, mais avait toujours eu un fort intérêt pour la nutrition. Il y a quelques années, elle a donc décidé de suivre en complément un Bachelor en Nutrition et diététique. C'est surtout le lien entre la psychologie et l'alimentation saine qui la passionne le plus : comment créer des habitudes saines à long terme ?