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Dans ce nouvel épisode de WOW Health Talks, une série de podcasts inspirante de Generation WOW en collaboration avec Insentials, nous accueillons la psychologue clinicienne Sarah Bal. Nous parlons de l'importance de la communication entre les jeunes et leurs parents, de la santé mentale et de la manière dont nous pouvons mieux nous écouter les uns les autres.
Sarah Bal est une psychologue clinicienne et l’auteure du livre "Wat als we er samen over praten?". Elle se concentre sur l'accompagnement des jeunes et de leurs parents dans les moments difficiles. Passionnée par son travail, elle croit au pouvoir des conversations ouvertes pour résoudre les problèmes et restaurer les liens.
Sarah travaille avec des adolescents et de jeunes adultes jusqu'à environ 25 ans. Sa pratique est principalement axée sur l'aide aux jeunes qui rencontrent déjà des difficultés, souvent orientés vers elle par des médecins, des écoles ou des parents. Elle ne travaille pas directement dans la prévention, mais son livre et ses interventions dans des podcasts peuvent jouer un rôle préventif.
Sarah explique que les problèmes de santé mentale n'ont généralement pas une seule cause. Elle utilise le modèle biopsychosocial, qui considère que les troubles psychiques résultent d'une combinaison de plusieurs facteurs :
Ces facteurs interagissent entre eux, ce qui rend essentiel d’analyser non seulement l'individu, mais aussi le contexte dans lequel il grandit. C'est pourquoi Sarah implique toujours les parents dans la thérapie.
Tant les jeunes que les parents ressentent souvent une certaine crainte à l'idée de s'exprimer ouvertement.
Cela peut créer un cercle vicieux où la communication cesse complètement.
Sarah insiste sur le fait que cette spirale négative peut être brisée par de petites actions. Parfois ça commence simplement par s’asseoir ensemble à table, partager une activité, ou simplement se saluer le matin. Ces petits moments de connexion peuvent rouvrir le dialogue.
Lorsque la communication est bloquée dans une famille, il est crucial d’en changer la dynamique. Sarah procède par étapes :
Beaucoup de conflits naissent de malentendus. Les parents et les jeunes peuvent bien intentionnés, mais mal interpréter les intentions de l’autre. En écoutant activement et en reconnaissant les sentiments de chacun, ce problème peut être abordé. Le fait que les parents prennent l’initiative de contacter Sarah est un premier pas dans la bonne direction. Cela envoie le message : "Tu es important pour moi."
Nous avons souvent tendance à vouloir apporter immédiatement des solutions, mais cela peut donner l'impression que l'on ne prend pas le temps d’écouter.
Sarah recommande ces principes pour une écoute active :
✔ Accorder une réelle attention à ce qui est dit.
✔ Ne pas proposer de solutions trop vite, mais d'abord reconnaître ce que ressent la personne.
✔ Écouter au-delà des mots, en prêtant attention aux émotions.
Astuce simple : au lieu de donner immédiatement un conseil, demandez "De quoi as-tu besoin ?". Parfois, une oreille attentive suffit.
L'une des raisons pour lesquelles la communication n'est pas évidente, c'est que les gens ne l'apprennent tout simplement pas. Sarah souligne que parler et écouter sont des compétences qui doivent être développées dès le plus jeune âge.
"Bien communiquer commence déjà lorsque l'enfant est encore dans le ventre. Les parents peuvent déjà s'adresser à leur bébé, et ce lien continue de se renforcer."
Dans la pratique, Sarah constate que de nombreux parents ne cherchent de l'aide que lorsque la communication est complètement bloquée. Pourtant, il est essentiel d'apprendre dès l'enfance à exprimer ses émotions et ses besoins de manière constructive. Ce sont des compétences essentielles que nous devons nous transmettre les uns aux autres. Et nous ne pouvons les apprendre qu'en les pratiquant, insiste Sarah.
Les parents veulent protéger leurs enfants, mais ceux-ci doivent aussi apprendre à gagner en indépendance.
Sarah recommande de trouver un équilibre en mettant en place des règles claires tout en laissant les jeunes expérimenter progressivement, sans les surprotéger.
Barbara demande à Sarah si, en thérapie, on ne se concentre pas seulement sur ce qui est difficile, mais aussi sur ce qui va bien. Sarah explique qu'il est important de partir des forces d'une personne. C'est pourquoi, en thérapie, elle demande toujours quels sont les aspects positifs, comme les hobbies, les amitiés et les succès. Cela permet de s'appuyer sur ces forces pour surmonter les difficultés. Elle souligne que personne ne doit être réduit à son problème et que chacun possède des qualités uniques qui peuvent servir de levier pour relever des défis.
Sarah remarque que beaucoup de personnes ont du mal à accepter les compliments. En thérapie, elle utilise des exercices pour les aider à s’entraîner. Une méthode efficace consiste à nommer des qualités spécifiques lorsqu’on fait un compliment, plutôt que de faire une remarque générale. Par exemple, au lieu de dire "Bien joué", on peut dire : "J’admire ta persévérance, même quand quelque chose est difficile."
Reconnaître ses forces aide non seulement à améliorer l’estime de soi, mais aussi à développer la résilience.
Le concept de selfcare est devenu extrêmement populaire ces dernières années. Nous sommes inondés de conseils sur la manière de prendre du temps pour soi : un bain chaud, un massage, un moment de repos. Bien que ces choses soient certainement précieuses, Sarah Bal estime qu'il manque un élément important dans la façon dont nous parlons aujourd'hui du selfcare.
Le selfcaare est souvent présenté comme un processus individuel, alors qu'en tant qu'êtres humains, nous prospérons dans la connexion. Autrefois, les gens grandissaient davantage au sein d'une communauté : les voisins, les tantes, les oncles et les amis jouaient un rôle plus important dans l'éducation et le soutien mutuel. De nos jours, l'accent est mis davantage sur l'individu et la possibilité de façonner sa vie. "Tout, on doit l'acheter ou le créer", dit Sarah. Mais un véritable bien-être mental et une paix intérieure ne viennent pas du fait d'être seul, mais de l'être ensemble.
Les personnes en difficulté ne demanderont pas toujours de l'aide. La force réside dans l'action active : simplement être là avec un plat de nourriture, inviter quelqu'un spontanément à une activité ou tout simplement être présent. Ces formes de soin mutuel sont aussi importantes que les soins que nous nous prodiguons à nous-mêmes.
Bien que la santé mentale soit de plus en plus abordée de nos jours, il existe encore un tabou à ce sujet. Les jeunes, en particulier, peuvent avoir peur de parler ouvertement de leurs sentiments. Ils craignent d'être étiquetés comme "faibles" ou pensent que le problème vient d'eux-mêmes.
Sarah remarque que les jeunes sont cependant très impliqués les uns envers les autres. Ils veulent souvent prendre soin de leurs amis et montrer de la compréhension pour les problèmes des autres. Pourtant, il reste difficile pour eux d’admettre qu’ils vont mal. Les réseaux sociaux renforcent cette image : en ligne, tout le monde semble heureux, réussi et confiant. Cela rend encore plus difficile de reconnaître qu'on traverse une période difficile.
Tous les jeunes ne sont pas ouverts à parler de leurs sentiments. Certains se referment complètement et refusent d'en parler, ce qui rend difficile pour les parents de savoir comment gérer la situation.
Sarah souligne qu'il faut continuer à proposer de parler, sans pousser. Ce que font souvent les parents, c’est de supposer immédiatement ce qui ne va pas :
En énumérant immédiatement les problèmes possibles, cela peut se sentir étouffant pour les jeunes. Il est préférable de sonder calmement, sans mettre de pression. De petits gestes peuvent aussi aider, comme laisser une petite attention ou simplement faire savoir que l'on est là.
Si un parent est vraiment inquiet, il peut être utile d'aborder la conversation de manière plus directe :
Avec cette approche, on crée un environnement sûr où le jeune se sent que parler est une option, mais pas une obligation.
Aujourd'hui, les jeunes ressentent une pression énorme, tant à l'école que dans leur vie sociale. Les parents veulent que leurs enfants réussissent et s'épanouissent, mais souvent, sans le vouloir, ils exercent une pression supplémentaire en raison de leurs attentes et de leurs ambitions pour leurs enfants.
Sarah souligne que cette pression ne vient pas seulement de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur. Les jeunes sentent qu'ils doivent réussir sur tous les fronts : obtenir de bonnes notes à l'école, exceller dans le sport, entretenir une vie sociale active, pratiquer des hobbies et être actifs sur les réseaux sociaux. Cela crée une pression constante, où les jeunes doivent toujours être "en marche", laissant peu de place pour simplement être eux-mêmes.
Les parents ressentent également cette pression. Ils veulent être de bons parents et éprouvent souvent un sentiment de culpabilité lorsque quelque chose ne va pas avec leur enfant. "Quand ça ne va pas avec les enfants, les parents en sont souvent tenus responsables," explique Sarah. "Nous vivons dans une société où les parents sont critiqués : la mère travaille trop, les parents ne sont pas assez présents à la maison, ou au contraire, ils sont trop impliqués dans la vie de leur enfant." Cela crée une tension constante où les parents se sentent responsables de chaque étape de la vie de leur enfant.
De plus, les outils de communication numériques comme Smartschool jouent un rôle majeur. Les parents connaissent souvent les résultats de leurs enfants avant même que ceux-ci ne soient au courant. Cela peut être à la fois positif et négatif : cela renforce l'implication des parents, mais cela peut aussi engendrer une pression constante. "Les notes ne sont pas tout. L’aspect social, émotionnel et moteur d’un enfant est tout aussi important," souligne Sarah. Les jeunes doivent expérimenter, faire des erreurs et apprendre, mais cela semble de moins en moins acceptable dans un monde où la performance et les résultats sont au centre.
Sarah pose souvent cette question aux parents : "Quand avez-vous passé une journée pyjama ensemble pour la dernière fois ? Quand avez-vous fait des crêpes ensemble ? Quand avez-vous eu une journée où rien n'était exigé ?" Beaucoup de familles sont tellement concentrées sur la productivité et la réalisation des objectifs qu'elles oublient combien il est important de passer du temps ensemble sans avoir à obtenir un "résultat".
Pour réduire cette pression de la performance, Sarah recommande de pratiquer plus souvent des activités relaxantes ensemble, sans compétition ni attentes. "Il ne s'agit pas de savoir qui fait le plus beau dessin, mais de prendre plaisir à dessiner ensemble. Il ne s'agit pas de savoir qui réussit le mieux, mais de vivre l’expérience ensemble."
Cette prise de conscience est importante non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les parents. Ils ne doivent pas seulement investir dans le développement de leur enfant, mais aussi dans leur propre bien-être et dans la relation avec leur partenaire. "Les parents ne doivent pas se perdre dans la parentalité," dit Sarah. "Un week-end sans enfants, un dîner en tête-à-tête – ce ne sont pas des choses égoïstes, mais essentielles pour maintenir une base solide."
En relativisant la pression de la performance et en faisant de la place pour la détente, les familles peuvent trouver un équilibre plus sain. Il ne s'agit pas seulement de réussir ou d'échouer, mais de grandir ensemble.
Enfin, Barbara demande à Sarah de donner des conseils pratiques pour les personnes qui se sentent émotionnellement débordées. Sarah souligne qu'il est important de reconnaître ce qui fonctionne pour retrouver la paix intérieure. Chacun a sa propre manière de gérer le stress et les émotions difficiles.
Voici quelques conseils concrets qui peuvent aider :